Paris (avec Reuters) – L’association française de consommateurs « UFC Que Choisir » a annoncé mardi assigner en justice vingt compagnies aériennes, dont Tunisair, Air France, Ryanair ou encore Lufthansa, accusées de violer la législation européenne en imposant des avoirs plutôt que de rembourser les vols annulés en raison de l’épidémie de coronavirus.
#Coronavirus et annulations de #vols : suite à la persistance des mauvaises pratiques et aux annonces en trompe l’œil, l'@UFCquechoisir assigne 20 #compagnies #aériennes
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« De nombreux transporteurs aériens ont ignoré l’avertissement de l’UFC-Que Choisir et de la Commission européenne », écrit l’association de défense des consommateurs dans un communiqué.
« Ils continuent de violer la réglementation en imposant aux passagers des bons d’achat en guise de remboursement de leur vol annulé », ajoute-t-elle. « Ce faisant, l’UFC-Que Choisir n’a d’autre choix que de porter le combat devant les tribunaux. »
Air France, KLM, Transavia, Ryanair, Vueling, Lufthansa, Turkish Airlines, Emirates, Royal Air Maroc, Tunisair, Air Algérie, TAP Air Portugal, Volotea, Air Caraïbes, Norwegian, Air Austral, Air Europa, Air Corsica, Corsair, Air Transat sont les vingt compagnies visées par l’association.
« Certaines compagnies font croire aux consommateurs que la situation particulière de pandémie leur permettrait de ne proposer qu’un bon d’achat. D’autres acceptent de rembourser leurs passagers mais en suspendent le paiement jusqu’à une date indéterminée, voire après la fin de la crise sanitaire », dénonce UFC Que Choisir. « Dans ces conditions, elles violent délibérément les droits des passagers, mais en outre elles font naître un sentiment de défiance qui n’aidera pas au redémarrage de leur secteur ».
La législation européenne impose aux compagnies aériennes de rembourser le voyageur en cas d’annulation de son vol ou de lui proposer un nouvel itinéraire – le remboursement pouvant prendre la forme d’un avoir uniquement en cas d’accord avec le passager.
Le maintien de cette législation a fait débat fin avril avec l’appel de douze pays européens en faveur de sa suspension pour les vols annulés en raison de l’épidémie de coronavirus, qui a fragilisé économiquement les compagnies aériennes dont la quasi-totalité des appareils ont été cloués au sol pendant des semaines.
Les passagers munis de billet émis sur des vols annulés à cause de la pandémie du Covid-19 seront acceptés sans frais à bord des vols de rapatriement, a annoncé vendredi dernier la compagnie Tunisair, qui a dévoilé une série de nouvelles mesures, en attente de la fixation de la date de reprise normale de ses activités.
Tunisair a précisé que les passagers désireux d’un remboursement de leur titre de transport auront droit à un « avoir » de la valeur intégrale du billet (bon de reconnaissance de dette) valable une année à partir de la date de son émission.
Avec Marine Pennetier, édité par Jean-Philippe Lefief