Tunis, — Un accord a été trouvé entre l’État tunisien et Marouan Mabrouk concernant le dossier de la Société Orange Tunisie, a affirmé le ministre des domaines de l’État et des affaires foncières Ghazi Chaouachi, dans le cadre d’un compromis de réconciliation économique et sociale.
#Tunisia: an agreement has been reached between the #Tunisian State and Marouane Mabrouk on Orange Tunisia Company, under which the Tunisian state will hold the company's shares, worth 170 million TND, said Minister of of State Property and Land Affairs. https://t.co/kh6TvH7QsX
— TAP news agency (@TapNewsAgency) July 15, 2020
« En vertu de cet accord, l’État tunisien détiendra en effet des actions de cette société, dont la valeur s’élève à 170 millions de dinars, » précise l’agence Tunis Afrique Presse.
Le ministre a par ailleurs ajouté, ce mercredi, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son ministère, qu’un accord a été conclu avec le gendre de Ben Ali, Slim Chiboub qui doit à l’État, 307 millions de dinars et qui a exprimé sa disposition à payer ce montant, sur plusieurs tranches. Chaouachi a également, précisé que Slim Chiboub et Slim Zarrouk ont demandé la régularisation de leur situation avec l’État.
L’opérateur de téléphonie mobile a été le fruit d’une alliance entre la société française de télécommunications, Orange SA (49 %) et la société Investec (51 %), propriété du groupe Mabrouk dirigé par Marouane Mabrouk, ancien gendre de l’ancien président Ben Ali.
Orange Tunisie est le 2e opérateur privé de télécommunications à obtenir une licence de téléphonie mobile en Tunisie, adjugée en juillet 2009 pour un montant de 257,3 millions de dinars. Il est aussi le premier en termes de licence pour exploiter un réseau 4G et de téléphonie fixe, brisant sur ce dernier plan le monopole de Tunisie Télécom.
Après la chute du régime Ben Ali, en janvier 2011, une controverse naît à la fin février sur les conditions d’attribution à l’opérateur de la licence pour le réseau 3G. Les 51 % de l’entreprise appartenant à la société Investec sont confisqués par l’État le 29 mars de la même année, à la suite du décret visant 114 personnalités liées au régime déchu, et un administrateur judiciaire nommé à la tête de l’entreprise, ce que Mabrouk considère comme une tentative de spoliation.
Un audit réalisé le 24 octobre à la demande de la commission de confiscation conclut cependant que le financement de la société Investec s’est fait à partir de revenus issus du groupe Mabrouk, alors qu’une décision de la Cour de cassation statue que les biens acquis licitement ne sont pas concernés par les mesures de confiscation.
Si Mabrouk retrouve la présidence du conseil d’administration, l’État cède le 3 mars 2013 ses actions à la holding El Karama Holding, chargée de gérer les biens confisqués et qui convoque une assemblée générale le 16 janvier 2014 pour démettre Mabrouk de ses fonctions ; la justice annule cependant ces décisions.