La ville côtière de Monastir, située au centre-est de la Tunisie, vient de faire un acte fort, en faveur de la lutte contre le trafic illicite des tortues marines. Toute personne qui attrape, vend ou transporte une tortue marine sera désormais passible d’une amande de 1 000 dinars, soit environ 309 euros.
C’est une première en Tunisie, une initiative communale qui punit le trafic illégal des tortues marines. La ville de Monastir n’entend pas rester les bras croisés face à la décimation des reptiles à carapace. Cette sanction s’applique également aux pêcheurs, aux vendeurs et aux transporteurs de cette espèce menacée de disparition.
L’acte dissuasif de la ville de Monastir a immédiatement été salué par les associations de protection du littoral et des animaux marins, qui militent pour la préservation des écosystèmes marins. Cette nouvelle mesure vient renforcer, du moins pour ce qui est de la commune de Monastir, les mesures de protection de la biodiversité déjà prise par l’État.
Plus de 700 tortues marines sont tuées chaque année en Tunisie
La tortue maritime est une espèce protégée en Tunisie, par la loi sur la protection des cétacés (loi n° 94-13 du 31 juillet 1994) ainsi que par le décret du ministère de l’Agriculture, du 28 septembre 1995, organisant la pratique des activités de pêche. Mais malgré cette loi, la tortue marine est pêchée et vendue au bord des routes.
Selon des statistiques officielles fournies en 2017 par le Fonds mondial pour la Nature (WWF-Afrique du Nord) et l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INSTM), plus de 700 carcasses de tortues marines échouent annuellement sur les côtes tunisiennes, à cause de la pêche accidentelle. Celles-ci meurent, piégées dans les filets droits, les palangres, les filets dérivants ou les chaluts utilisés pour pêcher les crevettes.