Paris (avec Reuters) – Patrick Balkany a été condamné vendredi à quatre ans de prison ferme pour fraude fiscale et aussitôt envoyé en détention, au terme d’un procès qui sonne comme un premier revers judiciaire pour le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Patrick Balkany vient d'être condamné à 4 ans de prison. Il part en détention dès aujourd'hui. Isabelle Balkany est, elle, condamnée à 3 ans de prison sans mandat de dépôt.
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Son épouse Isabelle, qui est également sa première adjointe à Levallois, a pour sa part été condamnée à trois ans ferme par le tribunal correctionnel de Paris mais elle a échappé au mandat de dépôt et donc à la prison, pour raisons de santé. Celui qui s’est fait élire à la mairie pour la première fois en 1983 a également écopé d’une peine d’inéligibilité de dix ans – le maximum possible – tout comme son épouse.
"C'est un ami d'enfance et ça m'a fait de la peine pour lui, ça me fait de la peine pour elle. C'est certainement pas quand les gens sont dans la difficulté qu'il faut les abandonner" — @NicolasSarkozy
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Son principal avocat, Me Eric Dupond-Moretti, un ténor du barreau, s’est dit devant les médias « totalement sidéré » et a annoncé son intention de faire appel du jugement. « Ce qui me choque le plus, c’est évidemment le mandat de dépôt qui est une humiliation totalement inutile et pour moi insupportable », a déploré l’avocat. « Jamais personne ne peut dire sérieusement que M. Balkany aurait tenté de prendre la fuite. »
La justice reproche à ces deux amis de Nicolas Sarkozy d’avoir soustrait au fisc un patrimoine important, se chiffrant en millions d’euros, afin de minorer le montant de leurs impôts sur le revenu et la fortune entre 2009 et 2015. Le jugement, lu par le président du tribunal, s’avère accablant pour les deux accusés, coupables d’avoir infligé une « déchirure au pacte républicain » ainsi qu’un « lourd dommage (…) à la solidarité nationale et à la confiance publique », le tout nécessitant une « réponse pénale particulièrement ferme et dissuasive ».
En mai, le ministère public avait requis quatre de prison ferme à l’encontre de Patrick Balkany et quatre ans dont deux avec sursis contre Isabelle Balkany. Un deuxième jugement attend le couple, le 18 octobre, cette fois pour corruption et blanchiment de fraude fiscale aggravé. Dans ce deuxième volet de l’affaire Balkany, le parquet a demandé une peine de sept ans contre le maire.
#Tunisie : le candidat #Karoui reste en prison, sur décision de justice (parti) https://t.co/4MG7X6hjSx
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Cette affaire tombe dans un timing assez inédit, par rapport à notre pays la Tunisie. La semaine dernière à l’Assemblée nationale française le député français Jean-Christophe Lagarde a alerté le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation démocratique dans notre pays.
« À trois semaines de l’élection présidentielle, le principal candidat d’opposition, placé en tête dans tous les sondages, a été incarcéré. Il est contraint aujourd’hui de faire campagne depuis sa cellule. Cette situation est inacceptable », avait déclaré le maire de Drancy et député de la de la Seine-Saint-Denis.
« La France, pays des droits de l’Homme, ne peut détourner son regard de ces manquements évidents à l’équité électorale. Elle ne peut rester insensible à cette remise en cause de l’esprit de la révolution de jasmin. Il l’interroge sur les raisons du silence du gouvernement français et de la diplomatie française, et lui demande quelles mesures il entend prendre pour faire entendre la position constante de la France en faveur des droits de l’Homme, de la liberté d’expression et du respect de la démocratie, » ajoute le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde.