C’est un enfant de 10 ans qui s’est produit, hier, sur la scène du Musée national de Carthage placé sous haute surveillance pour quatre pelés et un tondu déboutés par la justice! C’est un enfant de dix ans qui se souvient du pays de son enfance où l’on fêtait Ramadan, le Mouled, Noël, Pessah, Pâques et toutes les fêtes dans la convivialité, la tolérance et l’acception de l’Autre !
Michel Boujenah, extrêmement ému, nous a fait rire aux larmes, interpellant les uns, jouant avec les autres, se moquant du vent qui a soufflé bien fort, évoquant la maman juive, nullement différente de la nôtre, une maman omniprésente, tellement généreuse qu’il ne faut pas la secouer pour ne pas qu’elle déborde.
Michel Boujenah est venu nous parler de paix et d’amour pour contrecarrer la hargne et la haine qui se sont installées dans l’air que nous respirons, dans l’odeur du sang et du désastre, charriée par ces islamistes qui ne sont nullement animés de bonnes intentions. Une dictature qui meurt est vite remplacée par une autre bien pire et qui prend un nom différent et plus dangereux, car elle est brandie au nom de Dieu.
Michel Boujenah a évoqué l’exil et les volets bleus de sa maison natale, sa madeleine de Proust, la ftira tout enrobée d’huile qui dégouline, celle au miel qui dégouline tout autant à l’image de la générosité et de l’Amour, de son accent qui lui colle à la peau et qui enserre son âme!
De la pêche et de la mer poissonneuse, du beach volley et de ces éphèbes qui l’enrageaient tant, lui le rondouillard, du paradis et de l’enfer qui effrayaient l’enfant de dix ans, qui interrogeait ses parents à quatre heures du matin comment est le paradis comment est l’enfer comment certains ont appris à se nourrir les uns les autres, tandis que les gloutons et les égoïstes ne pensent qu’à eux-mêmes… Michel Boujenah ne l’a pas formulé ainsi, mais c’est tout comme. L’enfer, c’est les autres ! Et pas besoin de gril!
L’enfant du pays, quoi qu’en disent ses détracteurs, ces obscurantistes d’un autre temps, nous a fait pleurer de rire et dieu que c’est bon, que c’est beau comme dans la chanson de Daniel Balavoine « La muraille se penche et se tord / Pour faire un toit aux amoureux /Et la femme /Au ventre arrondi /Se remplit d’un nouveau feu /L’homme sur l’avenir /Met ses mains et fait un voeu /Eve doit souffrir / Pour faire naître sous nos yeux / Le héros /Qui sort sous les bravos. »
Bravo pour la sécurité jamais vue par le passé, à cause de ces khommej qui classent l’humain sous des étiquettes qui leur reviennent de droit, empreintes telles qu’elles sont de ressentiment, de violences, de rejet et de machiavélisme et qui nous pourrissent la vie, qui n’y arrivent pas, car nous portons en nous les gènes du bonheur !
Michel Boujenah nous a dit : « A bientôt! »
Oui, à bientôt ! Lorsque la tolérance et notre hospitalité légendaire reprendront leurs droits ! Lorsque ces islamisteux- calamiteux-tekfiristes-terroristes auront disparu de notre horizon ! Quoiqu’ils ne nous effraient point ! Nous les avons bravés ! Défiés ! Affrontés ! Et tout le temps ! Notre amour de la Vie et de l’Humain surpasse leur malveillance !
Par Mounira Aouadi