Criblés des dettes un entrepreneur italien n’a pas trouvé d’autres solutions pour payer ses créanciers tunisiens que de fuir le pays à bord d’un bateau de migrants clandestins. Il est arrivé sur l’île le 20 septembre, et s’est immédiatement déclaré italien en criant « Je suis italien » avec son passeport italien en main, rapporte le quotidien La Républica. « Il avait accumulé des dettes et était poursuivi par les créanciers tunisiens. »
In fuga dalla #Tunisia sul barcone dei migranti, #imprenditoremolisano sbarca a #Lampedusa https://t.co/vIrIK1ucbw via @repubblica
— Gianluca Alfieri 🇮🇹🇪🇺 (@gianlucalfieri) October 1, 2020
Roberto Rivellino, un entrepreneur de Molise au sud de l’Italie, a quitté la Tunisie pour l’Italie et l’a fait à la manière du film de Checco Zalone Tolo Tolo, une comédie italienne très populaire.
« Checco est un jeune entrepreneur qui a ouvert un restaurant de sushi dans sa ville. Un mois plus tard, il doit mettre la clef sous la porte et décide de fuir en urgence en Afrique pour éviter de devoir payer ses dettes », tel est synopsis de ce fameux film.
Rivellino est un entrepreneur italien de 40 ans qui est parti il y a 8 ans pour ouvrir une usine de jeans en Tunisie. Puis, le 20 septembre, il est réapparu sur le bateau avec 53 migrants secourus non loin de Lampedusa. Lorsqu’il a sorti ses papiers, les hommes de la Garde côtière ont été stupéfaits : pourquoi n’a-t-il pas utilisé un moyen de transport plus confortable comme un ferry ou un vol régulier ?
Molisano sbarca a #Lampedusa sul gommone insieme ai migranti: è un imprenditore 40enne andato via dall'Italia 8 anni fa per aprire in Tunisia un'azienda di jeans. "Avevo bisogno di tornare in Italia, avevo dei debiti e qualche pendenza con il fisco", spiega Rivellino agli agenti. pic.twitter.com/keYgJEWI0V
— Ultime Notizie (@_ultimenotizie) October 1, 2020
La raison pour laquelle il a expliqué à la police: « J’avais besoin de rentrer en Italie, j’avais des dettes et certaines étaient en suspens avec les services fiscaux ». Bref, plutôt que de risquer d’être arrêté dans un port ou un aéroport aux perspectives incertaines, mieux vaut tenter la traversée de l’espoir. «Et puis avec Covid-19, j’avais peur de ne pas pouvoir rentrer en Italie».
Après les tests et le prélèvement habituel, qui se sont révélés négatifs, Rivellino a dit au revoir à ses compagnons de voyage et est rentré confortablement chez lui en avion. À Santa Maria del Molise, dans le sud de l’Italie, il passera la quarantaine chez lui.
Avant de se rendre en Tunisie, Rivellino a travaillé dans une entreprise de BTP. Mais ça a mal tourné et il a décidé en 2012 de tenter sa chance en Tunisie. Il quitte sa famille pour ouvrir à Sousse une usine de traitements de jeans: délavage, éclaircissement, effet vintage… Incapable de payer ses fournisseurs et de respecter les délais fiscaux. Ajoutée à cela la pandémie du Covid-19 tout se complique et sa dette devient insurmontable à ses yeux. La seule solution qui lui reste, selon lui, c’est de fuir le pays.
Il a donc décidé de faire un tour sur l’un de ces embarcations clandestines en direction des côtes italiennes pour environ la somme de 1400 euros. Le 19 septembre dernier à l’aube, il est prêt à repartir avec 53 compagnons de fortune. Il arrivera le lendemain sur l’île, dimanche après-midi, après une traversée en douceur.