Tunis, (avec AP) — La Tunisie a commémoré jeudi le 10e anniversaire de la fuite en exil du président aux poings de fer Zine El Abidine Ben Ali, qui a été chassé du pouvoir lors d’une révolte populaire qui annonçait des soulèvements pro-démocratie, des conflits et la guerre civile dans la région pendant ce qui est devenu connu comme le printemps arabe.
Today marks the 10-year anniversary of the Tunisian revolution. We congratulate the Tunisian people and its government and pledge to continue to work together to foster prosperity for both our nations. https://t.co/uCOGz2l2to
— Matthew Miller (@StateDeptSpox) January 14, 2021
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré jeudi dans un communiqué que la Tunisie était « un exemple de démocratie inclusive » avec des droits « constitutionnellement respectés ». Les États-Unis, « considèrent la Tunisie comme un partenaire de choix ».
Malgré les gains, un voile de désenchantement plane sur le pays, marqué par des attaques terroristes, des luttes intestines politiques, une économie en difficulté et des promesses non-tenues, notamment le développement des zones de l’intérieur.
Malgré des droits garantis, les élections démocratiques, les manifestations fleurissent, en particulier dans les régions du centre et du sud où le taux de chômage des jeunes a atteint jusqu’à 30% et un niveau de pauvreté supérieur à 20%.
Selon des ONG, plus de 1.000 manifestations ont été dénombrées rien qu’en novembre. Des mois de sit-in ont paralysé la production de pétrole et de phosphate, des ressources clés pour le pays, pendant plusieurs mois, creusant des trous de milliards de dollars dans le budget de l’État.
Les Tunisiens ont organisé de nombreuses élections démocratiques, pour les municipales, législatives et présidentielles, mettant notamment un professeur de droit constitutionnel, Kais Saied, au palais de Carthage en 2019.
La Tunisie d’aujourd’hui «rejoint les pays avancés » en matière de démocratie, a déclaré Nejib Chebbi, fondateur du Parti démocratique progressiste, ancien opposant politique sous Ben Ali.
« Le peuple tunisien a des droits politiques, mais attend toujours que ses revendications de dignité et de travail soient remplies », a-t-il dit, faisant allusion au slogan révolutionnaire des manifestants criant « liberté, travail et dignité ».