Tunis, — Manque d’organisation ou de moyens financiers… Pour différentes raisons, des dizaines de pays n’ont toujours pas entamé la vaccination contre le coronavirus de leurs habitants dont la Tunisie.
« La Tunisie est dans les six derniers pays au monde qui n’ont toujours pas lancé leur campagne de vaccination contre le Coronavirus, » affirme l’économiste et président du parti Afek Tounes, Fadhel Abdelkefi lors d’une interview sur une chaîne privée.
À ce jour, la Tunisie n’a toujours pas commencer sa campagne de vaccination alors que le Maroc et l’Algérie l’ont déjà lancé depuis le 30 janvier dernier.
Comme le montre cette carte basée sur les informations compilées par Our World in Data (en date du 23 février), de nombreux pays africains n’ont pas encore été en mesure d’obtenir des vaccins, pénalisés notamment par la concurrence mondiale pour l’approvisionnement.
Jusqu’à présent, les seuls pays d’Afrique qui ont entamé les vaccinations sont le Maroc (AstraZeneca et Sinopharm), l’Algérie (Spoutnik V), l’Égypte (Sinopharm), l’Afrique du Sud (Johnson & Johnson), les Seychelles (Sinopharm et AstraZeneca), l’île Maurice (AstraZeneca), le Rwanda (Pfizer et Moderna) et le Zimbabwe (Sinopharm).
D’autres, comme le Sénégal et la Guinée équatoriale, ont eu leurs premières livraisons – de Sinopharm – mais n’ont pas encore commencé à les donner au grand public. La Guinée n’a administré que 60 doses du vaccin russe Spoutnik V – sur une base expérimentale.
Alors que l’Union européenne a récemment annoncé le doublement de sa contribution, portée à 1 milliard d’euros, en soutien du dispositif COVAX, chargé d’assurer une distribution équitable des vaccins anti-Covid-19 dans le monde, la liste des pays qui n’ont toujours pas commencé à vacciner leur population reste longue.
La Tunisie compte justement sur le programme « COVAX » lancée par l’Organisation Mondiale de la Santé, une initiative ayant pour but d’assurer un accès équitable à la vaccination contre le covid-19 aux pays pauvres ou à faible revenu.
Le programme COVAX prévoit la fourniture de 1,8 milliard de doses du vaccin au cours de l’année en cours, soulignant la possibilité de distribuer ces quantités aux bénéficiaires sur la base d’une dose unique pour chaque vacciné.
La majorité des vaccins sont administrés par voie intramusculaire (deltoïde) à raison de deux doses à 2 semaines d’intervalle.
Le Fonds monétaire international a dressé un tableau sombre et sans précédent des perspectives économiques de la Tunisie sur fond de crise sanitaire et sociale. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations au titre de l’article IV avec la Tunisie.
La pandémie de COVID-19 a durement touché la Tunisie et entraîné un ralentissement économique sans précédent. Selon des estimations, le PIB réel s’est contracté de 8,2 % en 2020 : il s’agit du ralentissement économique le plus prononcé depuis que le pays est devenu indépendant.
La hausse du taux de chômage, à 16,2 % fin septembre, a touché de manière disproportionnée les travailleurs peu qualifiés, les femmes et les jeunes, et contribue au mécontentement social. L’inflation a ralenti en raison de la contraction de la demande intérieure et de la baisse des prix internationaux des carburants.
Le déficit des transactions courantes s’est réduit à 6,8 % du PIB, du fait de la baisse de la demande d’importations et de la résilience des envois de fonds des travailleurs expatriés, en dépit d’une forte baisse des exportations et d’un effondrement des recettes du tourisme.
Le déficit budgétaire et la dette publique ont augmenté nettement en 2020. Le déficit budgétaire (hors dons) est estimé avoir atteint 11,5 % du PIB. Les recettes ont diminué, en raison d’une baisse des recettes fiscales.
Des embauches supplémentaires (dont environ 40 % dans le secteur de la santé, notamment pour combattre la pandémie de COVID-19) ont fait s’accroître la masse salariale de la fonction publique à 17,6 % du PIB, soit l’une des plus élevées du monde.
La hausse des dépenses a été compensée par une baisse des investissements et des subventions énergétiques. En raison de l’augmentation du déficit budgétaire et de la contraction du PIB, la dette de l’administration centrale est estimée avoir augmenté à près de 87 % du PIB.
La croissance du PIB devrait rebondir à 3,8 % du PIB en 2021 selon les projections, tandis que les effets de la pandémie commenceront à s’atténuer.
Cependant, cette projection est exposée à des risques à la baisse considérable, étant donné l’incertitude entourant la durée et l’intensité de la pandémie, ainsi que le calendrier des vaccinations. Les perspectives à moyen terme dépendent dans une large mesure de la trajectoire future de la politique budgétaire, ainsi que des réformes structurelles et de la gouvernance.
Par Hannachi Issam