Londres, (Reuters) – La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise, Shell et l’Italien Eni cherchent à coder leurs activités pétrolières et gazières en Tunisie, selon des sources du secteur, alors que la Tunisie peine à attirer de nouveaux investissements après des années d’instabilité politique.
Shell a demandé à la banque d’affaires Rothschild & Co. de vendre ses actifs dans le pays, qui comprennent deux champs gaziers offshore et une installation de production à terre que la multinationale a acquise lors du rachat de British Gaz en 2016, d’une valeur de 53 milliards de dollars, selon l’agence Reuters.
Shell a tenté de vendre ses actifs tunisiens en 2017, mais a abandonné le processus en raison de différends juridiques avec le gouvernement de Youssef Chahed.
Le groupe pétrolier italien Eni, qui opère en Tunisie depuis 1961, a engagé la banque privée française Lazard pour gérer cette vente, selon les sources.
Eni a produit environ 5500 barils d’équivalent pétrole par jour (bep ou boe en anglais) en Tunisie en 2019 et dispose de neuf concessions de production de pétrole et de gaz et d’un permis d’exploration en Tunisie, selon son site Internet.
Le départ progressif des grandes entreprises énergétiques occidentales de Tunisie ces dernières années fait suite à une frustration croissante face à l’environnement réglementaire et politique instable du pays depuis 2011 qui a conduit à un tarissement des investissements.
Cela intervient également alors que les plus grandes sociétés pétrolières et gazières du monde cherchent à vendre des dizaines de milliards de dollars d’actifs pour réduire la dette et se concentrer sur la production la plus compétitive.
Le ministère tunisien de l’Énergie a déclaré à Reuters : «Nous ne savons pas officiellement que ces entreprises vendront leurs actifs.»
La société énergétique autrichienne OMV prévoit également de vendre son portefeuille pétrolier et gazier restant en Tunisie après avoir progressivement réduit sa présence dans le pays, ont indiqué les sources. OMV a refusé des commentaires.
En 2018, OMV a vendu la majorité de ses parts dans le pays à Panoro Energy, cotée à la bourse d’Oslo, pour 65 millions de dollars. Elle a produit environ 4000 barils d’équivalent pétrole par jour en 2019, selon son rapport annuel.
L’année dernière, OMV et la compagnie pétrolière nationale tunisienne ont démarré le champ de gaz de Nawara, le plus grand projet du pays ces dernières années, qui augmentera la production d’OMV de 10 000 barils d’équivalent pétrole par jour à son apogée, selon la société.
Mazarine Energy, soutenu par le géant du capital-investissement Carlyle Group, cherche également à vendre jusqu’à la moitié de ses participations dans ses licences, d’exploration pétrolière tunisienne, pour accélérer leur développement, a déclaré son PDG à Reuters en novembre dernier.
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