Jody Roberson, psychologue au Learning Center, explique comment les enfants peuvent exprimer leur anxiété et quelles mesures les enseignants et les parents doivent prendre pour y remédier.
Alors que les élèves se préparent à revenir de leurs vacances d’été et à s’installer dans le système d’apprentissage, où ils devront peut-être aller à l’école quelques jours et socialiser avec leurs amis et leurs enseignants, la socialisation peut devenir un énorme défi non seulement pour les élèves, mais aussi pour les enseignants et les parents en cette période de rentrée des classes.
Le fait d’être éloigné socialement pendant plus d’un an a affecté tous les membres de la société, y compris les enfants. Cela a affecté leurs compétences sociales et, par conséquent, renforcé leur anxiété à l’idée de retourner dans un environnement physique et interactif.
Selon Jody R. Roberson, psychologue au Learning Center, un centre spécialisé dans le soutien aux enfants ayant des besoins d’apprentissage légers à modérés dans les écoles de QF, les sentiments d’anxiété sont courants pendant cette période.
« Ces sentiments remontent à trois raisons principales », explique Mme Roberson. « La première est la peur commune de l’infection ; la deuxième est l’attente élevée des enseignants et des performances des élèves ; et la troisième est liée au niveau de socialisation. Les enfants peuvent exprimer leurs sentiments de stress en disant qu’ils se sentent malades, par exemple qu’ils ont mal au ventre, ou qu’ils ont mal à la tête, ce qui appelle l’attention des parents. »
Lorsqu’une telle situation se produit, les parents ne doivent pas parler à leurs enfants de leurs maux d’estomac ou de tête, mais plutôt des peurs dont ils souffrent, et les aider à les réduire.
Il est important de créer une routine quotidienne pour que l’enfant se sente à l’aise. Il est préférable que l’enfant soit préparé à ce qu’il va vivre pendant sa journée d’école, ce qui réduira les crises de colère, les pleurs ou la résistance. « Ici, les parents peuvent essayer de prévoir la séquence des événements à l’école, ce qui permettra aux enfants de l’accepter et de s’y adapter plus facilement », explique Mme Roberson.
Préparer le sac d’école à l’avance, parler des enseignants et des amis que l’enfant va rencontrer, lire une histoire – tout cela contribue à rassurer les enfants anxieux. Mme Roberson recommande également d’encourager l’enfant à parler de l’anxiété qu’il ressent.
Les enseignants et les éducateurs de l’école peuvent également y contribuer en informant les parents à l’avance des plans d’étude, ainsi que des protocoles COVID-19 à l’école, afin que les attentes de l’enfant ne se heurtent pas à la réalité de l’école, en particulier pour les plus jeunes enfants qui ont construit leurs propres attentes concernant leurs amis, les câlins et les jeux avec eux.
Expliquant comment l’apprentissage virtuel ou à distance affecte le développement social des enfants, M. Roberson explique :
« L’apprentissage des compétences sociales inclut la gestion de la frustration, de l’échec et d’autres émotions négatives, et l’enseignement à distance n’enseigne pas ces compétences d’adaptation. Ainsi, lorsque les élèves retournent à l’école, nous devrions nous attacher à les aider à améliorer ces compétences. »
Les enfants étant enfermés à la maison et ne rencontrant pas autant de gens socialement, leur manque d’acceptation de nouveaux visages est également un défi. Le renforcement de leurs sentiments de sécurité et de confiance envers les autres est un point sur lequel les parents et les enseignants doivent travailler.
Nous pouvons constater que certains enfants sont devenus silencieux ou timides, qu’ils ne parlent pas aux autres et que leur réaction face à l’anxiété qui en résulte est la colère ou la fuite, car ils ne savent pas comment faire face à ces situations. Et dans ce cas, ces enfants ont besoin d’être rassurés sur leur sécurité et sur le fait que les autres ne sont pas là pour leur faire du mal », explique Mme Roberson.
Les enfants recherchent la sécurité en lisant les expressions du visage, mais le fait de porter un masque les empêche d’entendre clairement notre voix ou de voir nos sourires – ce qui fait qu’ils mettent plus de temps avant de nous accepter, selon Mme Roberson.
Et les sentiments d’anxiété ne se limitent pas aux étudiants, les enseignants en souffrent également. Pour atténuer l’anxiété, ils doivent s’assurer de suivre une routine, comme dormir suffisamment, faire de l’exercice, manger sainement et socialiser avec les autres.
Par Communiqué