Palerme, — Sur ordre du Parquet européen (EPPO – Bureau de Palerme), une vaste opération des agents de la police financière a permis l’arrestation d’un réseau de 13 personnes, faisant l’objet d’une enquête concernant à l’organisation d’un vaste trafic criminel international, opérant entre la Tunisie et la Sicile, visant à la contrebande de cigarettes.
Les investigations menées par l’Unité de Police Economique et Financière de Palerme (GICO – Groupe d’Investigation sur la Criminalité Organisée), accompagnées d’écoutes téléphoniques et de surveillances vidéo ont permis le démentellement de deux organisations criminelles, en affaires les unes avec les autres :
- le premier, avec des bases opérationnelles dans la province de Trapani et en Tunisie, était chargé de retrouver les cigarettes de contrebande et d’organiser les envois illégaux par voie maritime des côtes africaines vers l’Italie ;
- le second, opérant dans la région de Palerme, a acheté en gros des cigarettes introduites illégalement et les a ensuite envoyées au marché de détail à petite échelle de la capitale sicilienne.
L’enquête, lancée à l’été 2019, a permis de détecter la recrudescence du phénomène de contrebande de cigarettes étrangères (en provenance de la Tunisie) par voie maritime, réalisée grace à des embarcations maritimes (dits « navires-mères ») qui , à la limite des eaux territoriales nationales, rencontrent de petits navires italiens (appelés « barchini ») sur lesquels sont transbordées les caisses de cigarettes.
Contrabbando transnazionale #TLE. #GDF #Palermo esegue in Italia 13 arresti su ordine della Procura Europea (#EPPO) @EUProsecutor.
Sequestrate 23 tonnellate di sigarette e beni per oltre 800 mila euro.#NoiconVoi pic.twitter.com/FSuBNlfbXA— Guardia di Finanza (@GDF) November 30, 2021
Au cours des ces deux années d’enquête, les autorités italiennes ont intercepté plusieurs convois et 36 passeurs en flagrant délit (pour lesquels ils ont procédé séparément) et réussissant à saisir au total :
- Les 23 tonnes de cigarettes (principalement avec les marques Oris, Royal, Pine, Time), qui ne peuvent pas être vendues en Italie car elles ne respectent pas les normes de production et de commercialisation fixés par la législation européenne ;
- 10 bateaux (4 bateaux de pêche et 6 vedettes rapides), d’une valeur d’environ 500.000 euros ;
170.000 euros en espèces.
Si elles étaient mises sur le marché, ces cigarettes de contrebande auraient rapporté environ 3,5 millions d’euros, générant des dommages au trésor public Italien pour plus de 6 millions d’euros, rapporte le media italien, Agenpress.
Les arrestations effectuées sont la première mesure préventive délivrée par le bureau local du Parquet européen. Et sur la base de ces faits, le procureur européen a également ordonné une saisie conservatoire d’un bateau, des véhicules à moteur et autres équipements imputables aux suspects d’une valeur totale éstimée à environ 150.000 euros.
Enfin, six des suspects semblent percevoir le « revenu social » directement ou par l’intermédiaire de leurs proches, une prestation qui – conformément aux dispositions en vigueur – sera suspendue, précise le journal italien.