Tunis (avec Reuters) – Le président Kaïs Saïed envisage de s’adresser au peuple par un référendum pour une réforme du système politique en Tunisie, a déclaré jeudi l’un de ses conseillers à Reuters.
Kaïs Saïed s’est arrogé l’ensemble des pouvoirs exécutifs en juillet dernier et avait limogé le chef du gouvernement Hichem Mechichi. Il avait aussi suspendu les travaux du Parlement et levé l’immunité de ses élus.
Le président n’a toujours pas nommé de nouveau gouvernement ni fourni d’indication précise sur ses intentions à plus long terme.
« Ce système ne peut pas perdurer (…) changer le système signifie changer la Constitution via un référendum, peut-être (…) le référendum requiert des préparatifs logistiques », a dit Walid Hajjem, conseiller du chef de l’État.
« Tel est le projet présidentiel, qui devrait être présenté officiellement sous peu, » a-t-il ajouté, sans préciser la nature des réformes envisagées.
On prête à Kaïs Saïed l’intention de faire évoluer la Tunisie vers un régime plus présidentiel susceptible de limiter le rôle du Parlement.
Telle la Ve République instaurée en France en 1958 par le général De Gaulle qui marqua la rupture par rapport à la tradition parlementaire de la République française dans la volonté de renforcer le rôle du pouvoir exécutif.
Elle est régie par la Constitution du 4 octobre 1958, approuvée à une très large majorité par voie référendaire.
Dimanche soir, après une journée de manifestations dans de nombreuses villes de Tunisie, notamment contre la gestion de l’épidémie due au coronavirus par le gouvernement Mechichi, M. Saied a limogé ce dernier et annoncé ‘le gel’ des activités du Parlement pour 30 jours.