Tunis, — Le président de la République, Kais Saied, a estimé que le remaniement ministériel annoncé par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, n’a pas respecté les dispositions de la Constitution, l’article 92 en l’occurrence stipule qu’un remaniement ministériel ne se faire qu’après délibération du Conseil des Ministres.
« Le projet de remaniement constitue une procédure fondamentale n’a pas respecté la règle d’être débattu en Conseil des Ministres, a-t-il fait observer en s’adressant au chef du gouvernement lors de la réunion du Conseil de sécurité, ce mardi, au Palais de Carthage.
Kais Saied qui apparaît dans une séquence vidéo publiée sur la page de la présidence de la République sur les réseaux sociaux indique avoir reçu une correspondance du chef du gouvernement et du président du parlement au sujet d’un projet de remaniement ministériel. Or, a-t-il ajouté, qu’une pareille correspondance doit d’abord être adressée au président de la République qui la soumettra, après examen, au Parlement.
Le président de la République a critiqué vigoureusement les choix du chef du gouvernement, de s’attribuer l’intérim du Ministère de l’Intérieur après le limogeage de M. Taoufik Charfeddine.
Le rôle de la Présidence de la République ne peut absolument être réduit à boite postale, à la signature des décrets ou encore à l’organisation de cérémonie de prestation de serment. La présidence de la République assure la protection des intérêts de l’État et la continuité de ses institutions, a-t-il ajouté.
Le président de la République a fait observer, concernant le futur remaniement gouvernemental, qu’aucun article de la constitution ne stipule que le remaniement doit être soumis au vote du parlement. Cette mesure est seulement énoncée dans le règlement intérieur de ce dernier.
Et d’ajouter, que les futures membres du nouveau cabinet ont de graves soupçons qui pèsent sur eux dans des affaires de corruption ou de conflit d’intérêt et qu’il est hors de question de leur donner l’occasion de prêter serment devant lui, en tant que Président.
« Comment peut-on se permettre d’écarter l’ancien chef du gouvernement pour conflit d’intérêts et de proposer ensuite des noms suspectées de corruption et de conflit d’intérêts, » s’est-il interrogé devant un premier ministre sans voix.
Saied s’est dit, par ailleurs, consterné par l’absence de femmes dans la liste proposée par le chef du gouvernement, Hichem Mechichi.